De nouveau Aurélie au texte, pendant que Manue et Nico sont en train de jouer à la belote.

Donc ce matin nous sommes descendus du bus, on a pris une chambre dans un petit hotel du centre ville, et comme prévu on n'a pas trop forcé. Emmanuelle a dormi jusqu'à 9h30, Nico a profité d'une bonne connexion internet pour voir les résultats du PSG et moi j'ai dormi... jusqu'à midi ! J'étais très fatiguée ! 

Nous sommes partis à la recherche d'un bon restaurant, et nous sommes tombés sur une crêperie. On n'a pas pu résister ! Emmanuelle a testé l'alpaga (un peu trop fort), Nico le steack au pistou, et moi je suis resté classique : fromage. En dessert, crêpes aux fruits et au chocolat pour Nico et moi, Emmanuelle a tenté l'alcool local, le Pisco, mais elle n'a pas été emballée. C'est nos grands-parents qui nous ont offert ce bon resto qui nous a rapellé la France, merci à eux ! 

Ensuite une petite visite de la place d'arme : 

Elle est jolie, entourée d'arcades (c'est ce qui résiste le mieux aux tremblements de terre), avec de nombreux magasins chers. Sur cette place se trouve la cathédrale, qui est originale car sa façade est dans la longueur. C'est peut-être plus clair sur la photo : 

Ensuite Nico et moi sommes allés visiter le couvent Sainte Cateline. Emmanuelle ne nous a pas accompagné, trouvant l'entrée trop chère. Mais on n'a pas regretté notre choix. On a pris une guide en français, c'était très intéressant. Pour ceux qui sont intéressés, c'est parti pour la découverte culturelle :

Le couvent a été construit en 1579. A l'époque, chaque famille riche faisait "don" d'un de ses enfants à l'église. De nombreuses religieuses entraient donc dans les ordres sans réelles motivations spirituelles.

Elles commencent leur apprentissage jeune, vers 12-15 ans, en étant novice. Elles découvrent les règles de la vie monastique, tout en apprenant à lire. Elles vivent dans de petites cellules, et portent l'habit des novices, tout en blanc : 

Et lorsqu'elles ont prononcé leurs voeux, elles deviennent religieuses, et ne sortent plus du couvent. La règle de l'église n'interdit pas à une femme de quitter le couvent, mais ce n'était absolument pas accepté par la société, donc elles passaient leurs vies ici.

Elle pouvait voir leur famille proche une fois par mois, dans la pièce du parloir, séparées par une grille. A droite, le tourniquet permettait de se faire passer des objets sans se toucher : 

Le couvent en lui même est joli, très calme, et très grand. On s'est promené dans les différents cloitres : 

Petit à petit, les règles se sont assouplies. Les religieuses étant très souvent malades, on a autorisé un membre féminin de la famille proche à venir prodiguer les soins. Mais petit à petit, la famille a laissé place à des servantes, tout simplement. Les religieuses menaient donc la belle vie. Elles avaient des apparatements privés (avec chambre, cuisine, salon), richement meublés et décorés (le tout payé par la famille), elles avaient des servantes... Ici la porcelaine de Limoges : 

Le couvent s'est transformé en une jolie petite ville, avec des noms de rues, chaque porte donnant sur un appartement : 

Lorsqu'elles mouraient, on faisait venir un peintre. Comme elles étaient mortes, ce n'était plus un problème qu'elles se retrouvent dans la même pièce qu'un homme. Le peintre préparait son tableau à l'avance, puisque toutes les nonnes avaient le même habit, il laissait juste un oval pour compléter le visage. Admirer son talent : 

Au 19ème siècle, le pape a été mis au courant des libertés particulières prises par les soeurs. Il a décidé de mettre le holà, et a demandé un retour à une vie plus monastique. Les religieuses ne se sont pas laissées faire, et ont refusé. Le pape, intelligemment, n'est pas allé au conflit. Il a simplement dit aux religieuses contestataires qu'elles étaient libres de quitter le couvent. Beaucoup l'ont fait, et comme prévu, la plupart sont revenues dans les 6 mois. En effet, à 40 ans passés, difficile de trouver un mari, impossible pour elles de travailler, et la famille ne leur versaient plus d'argent. Donc retour au couvent, mais les conditions étaient bien moins agréables. Voici leur nouveau réféctoire collectif : 

Et le dortoir collectif : (ça fait tout de suite moins envie ! )

C'était une très bonne visite, on est resté près de deux heures. 

On n'est pas encore décidé sur les visites de demain, on verra suivant les envies de chacun.

Biz à tous