Journée découverte, on part visiter les ruines de My Son. Situées à environ 30 kilomètres de Hoi An, on s’y est rendu en bus. En chemin on a croisé un bus en panne sur le bord de la route, du coup on a récupéré une dizaine de touristes.

Avant d’attaquer le texte, une petite photo pour que vous ayez une idée globale :

On a eu la chance d’avoir un très bon guide, on comprenait parfaitement son anglais, et je vais essayer de retranscrire ce qu’il nous appris.

Les temples de My Son (« my son » signifie « la beauté de la montagne ») ont été construits dès le 6ème siècle, mais ils étaient en bois et ont donc été détruits. Les vestiges que l’on admire aujourd’hui datent plutôt des années 1 000. C’est la civilisation « cham » qui les a édifiés. Le royaume du champa s’étendait au sud du Vietnam, et regroupait des descendants d’indonésiens et de polynésiens.

Le site de My Son n’était pas la « capitale » du royaume mais étant un lieu symbolique et spirituel, il rassemblait près de 80 monuments, pour la plupart des temples. Mais les Cham ont subi des attaques venant du nord, la Chine actuelle, et ont abandonné le site vers le 15ème siècle. Les vestiges ont été découverts par hasard par un français (au temps de la colonisation) au 20ème siècle. Les temples étaient alors splendides, certains atteignant 30 mètres de haut !

Les français se sont servis, ils ont décapité toutes les statues et ont ramené les têtes en France, elles sont aujourd’hui exposées au Louvre. Mais ce n’est pas nous qui avons détruit le site, ce sont les américains. Lors de la guerre, My Son était un refuge pour les Vietcong, les bombardements ont donc été très intenses, détruisant irrémédiablement la plupart des temples. C’est assez impressionnant de se promener au milieu de ces cratères gigantesques :

On a pu observer des bombes américaines qui n’ont pas explosées (désamorcées aujourd’hui !)

La grande interrogation à propos de ces temples concerne la construction. En effet ils sont tout en brique, mais entre les briques il n’y a aucun mortier. A ce jour les archéologues ne savent toujours pas comment ils ont réussi à faire tenir de tels édifices simplement en empilant des briques. Ils pensent qu’ils appliquaient peut-être une couche de résine issue des arbres directement sur les murs, mais ça n’explique pas tout. En tout cas le résultat est étonnant. Voilà un mur construit il y a plus de mille ans :

Et voilà un mur qui a été restauré il y a 35 ans, et qui déjà ne tient plus ! On voit bien les couches de mortier, et les briques qui « s’effritent » :

On a pris plaisir à se promener au milieu des ruines, le guide nous faisant remarquer de nombreux détails, des inspirations indiennes et mêmes romaines ! Il n’y a plus qu’une dizaine de bâtiments qui tiennent réellement debout, mais c’est vraiment beau :

C’était une visite très agréable, malgré les 38° ! Bien sûr ça n’a rien à voir avec la grandeur d’Angkor, mais on a aimé. C’était plus « personnel », on ne s’est pas senti perdu au milieu de dizaines de temples éparpillés sur des hectares, on n’a pas été sollicité en permanence, la forêt n’a pas été décimée pour créer d’immenses parking à taxis… Ici on a juste pris le temps de regarder les quelques ruines qui s’offraient à nous, accompagnés par un guide compétent, dans un joli cadre... Ca restera un très bon souvenir.

On est arrivé hier soir à Hoi An, petite ville à 130 kms au sud de Hué,  qui se trouve au bord de l’eau. Le trajet s’est bien passé, on était encore dans un sleeping-bus. Vu qu’on prenait le bus à 13h30, on ne s’attendait pas du tout à avoir des couchettes, mais du coup on a fait la sieste ! En arrivant au terminal de bus on se rend compte qu’on n’est pas dans le centre ville, c’est une sorte de parking, pas d’hôtel en vue, mais des dizaines de rabatteurs. On discute avec deux français, eux non plus n’ont pas de réservation, on décide de partir ensemble à pieds vers le centre. Les rabatteurs nous dissuadent, c’est très loin, trop loin, il fait chaud... On a marché 700 mètres avant de trouver le centre ville ! On se trouve un hôtel pas cher, un petit resto, une journée pas très passionnante. Ah si, depuis qu’on est en Asie, on a souvent TV5 monde dans les hôtels, on a pu regarder Envoyé spécial, ça nous a rappelé chez nous !

Réveil assez tard aujourd’hui, on n’a pas prévu grand chose à faire pour la journée. On va se faire un petit déjeuner dans un resto, et on part dans le vieux centre de la ville. Ce qui est bien c’est que les rues sont piétonnes, c’est calme, pas de klaxons… La ville est connue pour avoir environ 400 boutiques de vêtements, de chaussures… Et vu qu’Aurélie est un peu en manque de shopping, nous voilà partis à la recherche d’une robe. Youpi, quelle joie pour moi qui adore faire les magasins… On entre dans une boutique, la vendeuse nous lâche pas la grappe, en gros dès que tu commences à regarder, t’as plus le choix, il faut essayer. Aurélie en essaye 2 ou 3 et trouve son bonheur, une très jolie robe violette. Son excuse c’est qu’on a un mariage de prévu début septembre, alors elle veut être toute belle. Sauf que vu le temps en France, on aurait peut-être dû investir dans une parka ! Mais bref, elle est ravie de sa robe, ça fait 28 millions de fois qu’elle me dit qu’elle l’adore, elle n’arrête pas de se regarder dans la glace… Une fille quoi ! En plus elle réussi à bien négocier, on l’a eu à la moitié du prix annoncé. Mission accomplie ! Parait que maintenant il faudrait trouver des chaussures qui vont avec… Mais ça, c’est pas pour aujourd’hui, pas trop à la fois, le retour à la vie « normale » se fera en douceur…

On mange un bout dans un resto, encore pas top, et on va se promener dans la ville. Pour avoir le droit de visiter les temples et maisons de la ville, il faut acheter un billet « package » qui donne accès à 5 lieux à visiter. Ca ne nous emballe pas trop, mais bon, si on veut voir quelque chose, on n’a pas le choix.

On commence par la visite de la maison de la famille Tran. On est accueilli par une des habitantes qui nous explique un peu ce qu’il y a voir dans cette maison. Le salon, l’autel des ancêtres, un petit jardin où ils enterrent le cordon ombilical à chaque naissance… La visite guidée a duré 3mins. Et bien sûr on fini par la boutique cadeaux ! Enfin plutôt par les boutiques, puisqu’il y a la pièce pour les statuettes, la pièce pour la monnaie ancienne, la pièce pour les bijoux… On ressort très déçu, on n’a pas appris grand-chose et en plus il n’y a rien à voir dans la maison. C’est la maison la mieux notée dans le guide du routard… Ca promet pour la suite de la journée !

On continue par 2 petits temples chinois, bien jolis :

On poursuit avec encore une maison. Cette fois on est accueilli par une fille qui parle français. Elle nous décrit un peu le mobilier d’époque (très joli c’est vrai), nous explique que la maison est encore habitée. Elle nous dit aussi que chaque année pendant la mousson, la rivière qui se trouve juste à côté déborde et la maison est inondée. En 2011, il y a eu plus de 2 mètres d’eau ! C’est pourquoi il y a un système de poulie au plafond, comme ça dès qu’il pleut fort, ils peuvent monter les meubles à l’étage.

On visite la dernière maison, on n’apprend encore pas grand-chose mais si on veut on peut acheter des souvenirs…

Voilà, voilà… Je me demande encore ce qu’il y avait d’intéressant à voir dans cette ville. En fait, on a payé un billet touristique pour avoir le droit de visiter des boutiques cadeaux. On est vraiment très, très déçu. On s’est fait avoir, on a perdu notre temps cette après-midi, on aurait mieux fait d’aller à la plage ! Hoi An ne sera pas une ville mémorable pour nous !!

Demain on va visiter les temples de My Son, on espère ne pas être déçu !

Hier nous nous sommes lancés à la découverte de la ville de Hué. On a commencé tout en douceur puisqu’on est parti de l’hôtel à midi, on avait besoin de récupérer un peu après notre nuit dans le « sleeping bus ». On a longé la rivière, c’était sympa, mais pas calme du tout à cause de toutes les motos qui klaxonnent sans arrêt. Ils ont posé des « fleurs géantes » sur la rivière, on trouve ça joli :

Premier arrêt au restau, pas fameux mais on se rattrape sur le dessert, beignets d’ananas et de bananes, ça passe toujours bien.

Ensuite direction la cité impériale, entourée de remparts. Il n’y a pas grand-chose à voir, la plupart des bâtiments ont été détruits par les bombardements lors de la guerre. Les quelques restaurations ressemblent plus à des reconstructions, mais c’est bien fait :

Ce n’était pas une visite mémorable, mais tout ne peut pas être super ! Ensuite direction le musée qui abrite une collection d’objet précieux, quelques vases, des plats, un lit, deux défenses en ivoire même pas sculptées… Encore une fois, rien à voir avec la splendeur de ce qu’on a pu observer à Bangkok.

Du coup on est retourné assez vite à l’hôtel, on a profité d’un joli coucher de soleil :

Mission du soir : se trouver un petit restau qui nous fasse envie. On va à celui juste en face de l’hôtel, on regarde la carte, ça a l'air pas mal, mais personne pour nous accueillir. Bizarre. On attend un peu, et une voisine vient nous dire que ce soir ce n’est pas possible de manger là, il n’y a personne. Bon c’est pas grave on continue et on trouve un restaurant avec des spécialités vietnamiennes-indiennes-italiennes (on vous avait prévenu, ils sont très polyvalents en Asie, manque plus que « mexicaines » !) Mais une bonne pizza ça nous tente bien, ça nous changerait du riz. On s’installe, on regarde la carte qui fait 22 pages, et je me laisse même tenter par une soupe de potiron. Il faut dire que  je suis en manque de légumes, parce que à part le trio soja/carotte/concombre, c’est pas la joie niveau diversité alimentaire ! Donc on est tout heureux, prêt à commander, jusqu’à ce que l’hôtesse nous annonce que ce soir ils ne font pas de pizzas. Ni aucune spécialité italienne. Ni vietnamienne d’ailleurs. En fait ce soir ils se concentrent sur l’indien… Bien la peine d’avoir une carte longue comme le bras !

Du coup on change de crémerie et on finit devant un plat de pâtes. Ca ne vaut pas le potiron, mais c’est bon quand même.

Ce matin réveil de bonne heure, on participe à un tour organisé. On a beaucoup hésité avant de s’inscrire pour cette excursion, les retours d’expériences sur internet d’autres voyageurs étant très mitigés sur les tours organisés au Vietnam. Il semble que l’arnaque ne soit jamais très loin, et la qualité rarement au rendez-vous. Mais on s’est finalement décidé car la journée ne coûte que 6 euros par personne, incluant le repas, le guide anglophone, le transport… Alors allons-y, on verra bien. Le minibus de ramassage est à l’heure, ça commence bien. Dans le bus, le guide nous donne un prospectus avec le déroulement de la journée, sauf que ce n’est pas du tout ce qu’on a réservé, ça inclut par exemple la citadelle qu’on a déjà visitée hier. Du coup on informe le guide que ce n’est pas ce que nous voulons, mais il insiste : « mais ça c’est mieux, je vous le recommande. Toutes les personnes qui sont dans le bus vont faire ce tour là, c’est mieux pour vous… ». Voilà, ça commence mal. Mais on reste ferme, on veut le tour pour lequel on a payé, et finalement après trente minutes de ramassage dans les hôtels du centre ville on est déposé à 500 mètres de notre hôtel. Bien la peine de se lever si tôt ! On descend avec 4 autres touristes, on n’est donc pas les seuls à ne pas se laisser faire, et on se dirige tous ensemble vers un autre groupe afin de faire le tour qu'on voulait. On embarque enfin sur le bateau et on commence à discuter avec les autres touristes. Encore une fois on est étonné, il y a autant d’occidentaux que de vietnamiens. On rencontre une française, une argentine, on prend plaisir à parler avec elle de son pays, de ce qu’on a visité. Le bateau remonte tranquillement la rivière, une serveuse nous apporte la carte pour qu’on commande notre repas de midi. Cool, c’est la grande classe, on prend du poisson et des nouilles aux crevettes. Elle nous apporte ensuite la carte des desserts, vraiment on est content de la prestation. Et puis elle nous indique combien tout ça va nous coûter. Euh … Le repas est inclus normalement, c’est marqué en gros dans notre brochure. C’est là qu’elle apporte une nuance importante : le repas c’est juste du riz et du tofu. Si on veut bien manger, il faut payer. J’vous dis pas la tête de Nico quand il a entendu le mot « tofu » ! Mais tant pis, on prendra le riz, on commence à être habitué.

Premier arrêt, on descend tous du bateau, direction une maison avec un jardin. Sauf que… Tiens, c’est devenu payant ! C’était censé être gratuit pourtant… mais une femme sorti de nulle part nous réclame de l’argent pour pouvoir passer. Rien d’officiel, pas de billet, pas de tarif indiqué… C’est le Vietnam ! On choisit de ne pas payer car les touristes ressortent en moins de 5 minutes en disant qu’il n’y a rien à voir. Du coup on continue de discuter avec les autres touristes.

Deuxième arrêt à une pagode bouddhiste : Thien Mu. Construite sur 7 étages, on l’a trouvée très jolie. Le guide nous a expliqué qu’avant, les vietnamiens étaient bouddhistes, mais que depuis que le pays était devenu communiste la religion était bien moins importante. On sent d’ailleurs beaucoup moins de ferveur religieuse ici qu’en Thailande.

Voilà notre bateau, un « bateau dragon » comme ils les appellent : (même pas drôle, il ne crachait pas de feu !)

Vient déjà l'heure du repas, on se demande bien ce que ça va donner... Une bonne plâtrée de riz, quelques lamelles de carottes et du tofu. On ne peut pas dire que le tofu c'est mauvais, ça n'a aucun goût. Par contre la petite sauce au poivre qui accompagnait était très relevée ! Finalement ce n'était pas un si mauvais repas.

Vers midi nous sommes arrivés à notre premier tombeau royal, celui de Minh Mang. Aménagé dans un grand parc, c'est très calme, au milieu des bassins et des lacs, pas d'autres groupes de touristes... Il est tout en longueur, le plus beau étant selon nous vers la fin : 

Ce tombeau a été construit dans les années 1830 pour le souverain de l'époque. Par contre son corps ne repose pas à un endroit bien précisé. Il est caché, et toutes les personnes ayant participé à l'enterrement ont été tué, afin de protéger la dépouille du souverain. En effet, si des ennemis la trouvaient, ils risqueraient d'abimer le corps, ce qui nuirait au processus de réincarnation. C'est à peu près la seule chose qu'on a appris grâce à notre super guide qui préfère rester dans le bus climatisé plutôt que de visiter avec nous...

Après ça, on se dirige vers un autre tombeau, cette fois on a eu aucune explication, le guide n'est même pas rentré dans le temple avec nous. Ce tombeau est construit sur une colline, en plusieurs étages. D'après les explications qu'on a lu, le roi qui est enterré ici était très exubérant, il aimait bien montrer sa puissance. C'est pourquoi son tombeau est richement décoré :

On part ensuite vers un dernier tombeau, mais on ne le visitera pas, on en a vu assez pour aujourd'hui, et il est très ressemblant au premier. Deux c'est suffisant, surtout qu'on paye chaque entrée. Sur notre prospectus de l'excursion, il est écrit qu'on s'arrête à une fabrique de chapeau conique, mais le chauffeur nous dépose dans la ville, pas loin de notre hotel. L'argentine qui est avec nous demande si on va à la fabrique de chapeaux et le guide répond : "non"... Au moins c'est clair, pas d'autres explications... Bref, on rentre à l'hotel, une journée pas top top. On a vu des beaux temples et tombeaux, mais l'organisation vietnamienne dans les excursions... Ca nous passe l'envie d'en faire d'autres. La prochaine fois on se débrouille tout seul !

On se fait un resto, vraiment dégueu cette fois, je ne pensais pas qu'une pizza pouvait avoir un gout pareil !! On réserve nos billets de bus pour la prochaine étape, demain direction Hoi An, encore des temples et aussi quelques plages. Ca devrait être sympa de se baigner avec la chaleur qu'on a !! 

Réveil tranquille aujourd'hui, la nuit a été calme, c'est l'avantage d'être dans des petits villages au milieu de la campagne. On va prendre notre petit dèj. On a le droit à du vrai pain !! Ca faisait longtemps qu'on n'avait pas mangé autre chose que du pain de mie au petit dèj. Ca fait du bien ! Première mission de la journée : nous trouver des tickets de bus pour le soir même pour aller à Hué, à 600 kms au sud. On a pris des tickets pour un "sleeping bus". Ce qui veut dire qu'on devrait avoir de "vrais" lits dans le bus... Mouais, on a lu tellement de mauvaises expériences sur internet qu'on est un peu sceptique... On prend quand même les billets, départ ce soir à 20h, on verra bien ce que ça va donner. Et les nuits pourries dans un bus, on connait déjà !! 

On rend la clé de notre super hotel à 12h, on mange un petit truc au resto. D'ailleurs, on trouve que les restos vietnamiens sont meilleurs que les thais. Les plats sont plus élaborés, on voit qu'il y a plus de travail dans l'assiette. Par contre c'est toujours aussi copieux, il y a toujours beaucoup trop à manger ! Après ça on part prendre des vélos, au même endroit où on a acheté les billets de bus, il nous les loue gratuitement. Maintenant qu'Aurélie devient forte en vélo, on ne l'arrête plus !! On part se promener autour du village, direction la pagode Bich Dong. Bien jolie, entourée par les montagnes :

Voilà le temple, on les trouve vraiment ridicules comparés aux temples de Thailande :

Le temple est à fleur de montagne, il y a une grotte derrière, où ils viennent pour prier :

On reprend les vélos et on va en direction du 2ème temple, Thai Vi. Encore une fois le temple n'a rien d'exceptionnel, mais les montagnes et les rizières autour sont toujours aussi belles :

Après ça, on décide d'aller aux "Mua Caves". Ce sont des grottes et il y a aussi un grand escalier pour monter au sommet de la montagne. Ces grottes se trouvent en dehors du village et il faut dire que les panneaux d'indications sont assez rares, voir même inexistants... Bon, vous avez devinez tout seul, on n'a pas réussi à trouver où elles étaient. On a bien essayer de demander, mais c'est pas facile de se faire comprendre. Tant pis, de toute façon on est déjà bien fatigué par le vélo, car je rappelle qu'il fait entre 35 et 40° et qu'il fait très humide.
On décide donc de rentrer, le soleil cogne vraiment fort. On retourne à notre hotel où on a laissé nos sacs. On demande gentiment si on peut prendre une douche, elle nous dit oui, pas de problème. Heureusement, car on est trempé de la tête aux pieds, et vu qu'on va dormir dans le bus, ça fait du bien de se sentir propre ! On n'a plus qu'à attendre notre bus, on se prend quand même quelque chose à boire en attendant, après l'effort le réconfort :

A 80 centimes la bouteille, c'est un pousse au crime ! Comme vous le voyez, ils ne sont pas très originaux pour trouver des noms aux bières. C'est soit Hanoi, soit Saigon...
L'après-midi est vite passée, il est l'heure d'aller au point de rendez-vous. Le vendeur de billets (qui parle super bien français, comme beaucoup de monde ici) nous amène à la "gare" de bus dans la ville de Ninh Binh, à 5 kms de Tam Coc. Il nous dépose devant un hotel restaurant en nous disant : "c'est chez des amis, vous attendre bus ici, il est à 19h30 ou 20h" Euh...Oui, mais encore, elle est où la gare de bus ? "Pas de gare, vous attendre ici, moi je rentre chez moi". Bon, bon, bon... Je vous avoue qu'à ce moment là on se demande si on va avoir un bus qui va passer... Il est 19h15, on a le temps de se prendre quelque chose à manger. On voit un autre touriste arriver, on discute 5 mins et le bus arrive, mais c'est pas pour nous. Le touriste allemand s'en va et nous on attend toujours. On se dit que si un bus est venu, il devrait bien y'en avoir un autre. Et à 20h05 et le bus arrive, OUF. On s'était inquiété pour rien ! Le bus est même plutôt bien, avec des lits superposés (une trentaine), on se croirait dans un dortoir, c'est sympa comme concept :

Le bus part, et c'est parti pour 12h de voyage. Arrivée prévue le lendemain à 8h à Hué. La nuit n'a pas été super top pour moi, je suis trop grand pour ces lits, j'aime pas bien dormir les jambes pliées. Mais bon, j'ai bien réussi à dormir un peu. Aurélie, elle a super bien dormi, vu qu'elle n'a pas de problème de taille !!! On arrive pile à l'heure à Hué, on se fait accoster par des gérants d'hotel. Vu qu'on n'a rien réservé ça tombe bien, on va dans le 1er, qui est bien, juste à côté de l'arrêt du bus. On s'installe et on va se prendre un petit dèj. Il est 10h quand j'écris l'article, on va se reposer un moment et aller visiter la ville cette après-midi.

Nous quittons Hanoi sans regret dimanche matin. Nous sommes à environ 100 kilomètres de notre prochaine étape : Tam Coc. On voulait descendre en bus, mais la gare de bus est très excentrée, il faut donc prendre un taxi pour y aller, ce n'est pas le plus simple. Notre hôtel nous propose donc de nous inclure dans un tour organisé à la journée, sauf que nous ne faisons que l'aller, et que nous ne payons que le transport ( 6 dollars alors que le tour est proposé à 25). Par contre c'est un peu plus long, mais ce n'est pas grave, on n'est pas pressé. On part à l'heure, nous sommes 9 dans le minibus, dont 7 à ne faire que le trajet aller ! Nous arrivons à Tam Coc vers 11h30, on avait repéré un hotel sur internet, on commence à s'y diriger. On arrive devant un grand hôtel, il n'y a pas de nom sur la porte, on entre. Ce n'est pas l'hôtel qu'on avait repéré mais on nous propose de voir une chambre, et il s'avère qu'elle est parfaite. Grande, propre, air conditionné, frigo, grande fenêtre avec une belle vue puisqu'on est au sixième... Bref ça nous va très bien, on demande le prix : 15 dollars. Le prix nous convient, mais on tente quand même de négocier, ça mange pas de pain. On propose 13, c'est accepté tout de suite. On descend pour payer, elle nous annonce un prix en dong, on est un peu perdu, on sort le portable pour convertir, et on découvre que finalement elle nous fait la chambre à 9 dollars, soit 7 euros. On n'a pas compris pourquoi mais tant mieux, on ne va pas se plaindre ! 

On part se promener dans la "ville", c'est assez petit, pas de voitures, on est vraiment à la campagne, ça nous plait bien. On se trouve un petit restau, on s'installe, la gérante nous demande si on veut manger. Euh, oui, c'est un peu le principe... Elle nous apporte alors la carte des boissons : mais vous voulez pas boire plutôt ? C'est gentil, mais on a surtout faim ! Du coup elle nous donne la carte des plats, on commande un riz et des nouilles. On la voit aller vers son mari, affalé sur un canapé devant la télé (ici ce sont des restau-maisons, tout est ouvert, on voit tout ce qui s'y passe). Le mari regarde notre commande, et fait non de la tête. La gérante revient nous voir en s'excusant, disant qu'on ne peut pas manger là. Ca nous a bien fait rire, on nous l'avait encore jamais faite celle-là ! On en a conclu que notre commande ne leur rapporterait pas assez et que ça ne valait pas le coup de lacher la télé. C'est pas grave, on s'est trouvé un autre restau, c'était très bon et la gérante était super sympa. On s'est ensuite promené dans le village, c'est dimanche on croise pas mal d'habitants qui prennent le soleil, des enfants qui jouent, qui pêchent... L'accueil est super, partout on nous sourit, les enfants nous disent sans arrêt "hello", même des petits bouts de choux qui ne doivent pas avoir plus de deux ans. Vers 16 heures, quand les bus de touristes s'en vont, on part faire "la" balade du coin : 2 heures sur une barque au milieu des paysages. On est tout seul, c'est très agréable, et il ne fait pas trop chaud. Les falaises autour de nous sont très hautes, ce qui nous fait un peu d'ombre.

Partout autour de nous des falaises, de l'eau et des rizières : 

Tam Coc en vietnamien signifie "trois grottes" car nous allons passer sous trois grottes, pas bien hautes !

On trouve les paysages vraiment superbes, c'est apaisant, il n'y a pas de bruits : 

On croise quelques barques bien remplies, parfois avec 6 ou 7 personnes dessus, ce sont des habitants de Ninh Binh, la "grosse" ville à quelques kilomètres de là, qui viennent faire leur promenade du dimanche. Encore une fois dès qu'ils nous voient ils nous font de grands sourires, nous disent bonjour...

On croise de nombreuses familles de canards, on entend les crapauds, on voit des chèvres perchées dans les rochers...

Le soleil se couche, on a de jolis reflets sur l'eau : 

Si on a pu autant profiter des paysages, c'est parce qu'on avait une super rameuse. Et oui, ce n'est pas nous qui faisons avancer la barque, mais bien une habitante du coin. La particularité c'est qu'elle rame avec les pieds, comme vous pouvez le voir sur cette photo : 

Elle nous a expliqué que c'était moins douloureux pour le dos. Les jambes rament chacune leur tour, exactement le même mouvement qu'on ferait sur un vélo. Comme elle parlait un peu français, on a pu échanger quelques mots. Je lui ai demandé si elle avait appris notre langue à l'école (question typiquement occidentale ! ), elle a bien rigolé, avant d'expliquer que l'école était trop chère et qu'elle n'y était pas allée. Elle a appris au contact des touristes, et elle se débrouille plutôt bien. Aujourd'hui l'école est toujours payante (environ 15 euros par mois). J'ai demandé comment faisaient les familles qui ne pouvaient pas payer, mais je n'ai pas compris la réponse, à part que tous les enfants y vont. Peut-être une solidarité dans le village, un système d'aide pour les plus pauvres... Question à creuser.

On a fini la balade tout en douceur. En revenant vers le "port" on a vu de nombreux enfants qui se baignaient dans le lac. L'un d'entre eux "jouait" à se noyer, mais il jouait vraiment bien quand même. Du coup je le montre à la rameuse, lui demandant s'il a besoin d'aide, et elle m'explique qu'ici les enfants savent très bien nager, dès leur plus jeune âge, l'eau étant omniprésente. Et effectivement le jeune garçon se débrouille très bien.

On rentre à pied à notre hôtel, toujours au milieu de la nature, c'est beau : 

La vue depuis notre hôtel, avec les belles couleurs du coucher de soleil : 

C'était une belle journée, et en plus on a pu en apprendre un peu plus sur la culture du riz. Voilà ce qu'on a découvert : tout d'abord le riz est coupé. Travail très dur, entièrement fait à la main. Hommes et femmes y travaillent, ils ont des gants et une sorte de couteau. Ils ont de l'eau jusqu'à la taille parfois : 

 Ensuite ils entassent tout ce qui est coupé sur la barque : 

 Puis intervient le seul outil mécanisé qu'on ait observé : l'égréneuse. Les grains de blé sortent en bas, et les "tiges" vertes sur le côté :

Ensuite ils étalent le tout sur la route (même si je crois qu'ils font aussi bruler une partie des tiges) :  

Voilà à quoi ressemblent les grains de blé, ils ne sont pas blanc car ils sont encore dans une sorte de "cosse". Ils sont étalés partout sur les routes : 

Voilà nos découvertes de la journée, encore bien d'autres à venir.