• Réveil de bonne heure mardi matin, on va visiter le Fort d’Amber. Il est au sommet d’une colline et vu qu’il fait très chaud, on essaie d’y aller avant les grosses chaleurs, mais bon, même à 8h du matin la température est déjà élevée.

    On monte jusqu’à l’entrée à pieds, on aurait pu le faire à dos d’éléphants, mais bon… On n’a pas trop vu l’utilité du truc, vu que ça dure à peine 10 minutes et ça coûte un bras… Encore un bon attrape touriste ! En chemin on pose encore 3 fois pour faire la photo souvenir avec toute la famille, définitivement on ne s’y fera pas, mais bon au moins c’était demandé gentiment et avec le sourire… On a bien senti qu’ils nous tournaient autour, le père est venu nous parler, mais en indien, donc on n’a rien compris. On lui a dit qu’on parlait anglais. Du coup tout content il se tourne vers son fils qui doit avoir 10 ans, le pousse vers nous et lui dit quelque chose en indien qui doit ressembler à : « toi qui apprend l’anglais à l’école, explique leur qu’on veut une photo ». Du coup le gamin, très sérieux, prend une grande inspiration et nous sort une magnifique phrase… absolument incompréhensible ! Mais on n’a pas voulu le vexer, alors on a fait comme si on avait bien compris, on a posé et le père était tout fier de son fils.

    Pour cette visite on ne prend ni guide, ni audio-guide, du coup les seules choses qu’on ait comprises étaient celles écrites dans notre guide et sur les panneaux explicatifs. Vu qu’on n’a pas trop d’explications à vous donner, je vous mets les photos avec quelques légendes :

    Vu de loin :

    Visite de Jaipur et arrivée à Pushkar 

    La grande cour intérieure :

    Visite de Jaipur et arrivée à Pushkar 

    Le jacuzzi :

    Visite de Jaipur et arrivée à Pushkar

    La porte d'accès aux appartements des femmes :

    Visite de Jaipur et arrivée à Pushkar 

    Le jardin des femmes :

    Visite de Jaipur et arrivée à Pushkar 

    Encore une fois la pierre est bien travaillée :

    Visite de Jaipur et arrivée à Pushkar 

    Le mur est recouvert de quelques miroirs :

    Visite de Jaipur et arrivée à Pushkar

     

    La cour des femmes :

    Visite de Jaipur et arrivée à Pushkar

    Un plafond bien décoré :

    Visite de Jaipur et arrivée à Pushkar

    Une bonne visite, bien sympa. On a bien aimé se « perdre » dans ce fort, et on a même vu des touristes occidentaux ! C’est assez rare, souvent on se sent seuls dans les temples et autres lieux touristiques. C’est bizarre, on a l’impression d’être les seuls à visiter l’Inde en ce moment !

    Après ça on retourne dans la ville de Jaipur. On a acheté un billet combiné qui nous donne accès à 5 choses à visiter dans la ville. Notre chauffeur nous dépose au centre et il viendra nous récupérer dans 2 heures… Super, 2 heures à se promener dans une ville indienne… On commence à se diriger vers le « Jawar Mantar » qui est un observatoire. On dit non au tuk tuk, non au vendeur de babioles, non au vendeur d’eau, non à je sais pas quoi, non à l’autre vendeur d’eau que «  je te jure elle est meilleure et plus froide que la voisine », encore non au vendeur de babioles (qu’est-ce-que tu veux qu’on foute de 10 stylos et d’un tambour… ??) , ah tiens, encore le tuk tuk…
    Ca y est, on est à l’entrée de l’observatoire. Cette fois on se prend un audio-guide en français parce que sinon on va absolument rien comprendre à ce qu’on voit. Bon, on a fait la visite avec l’audio-guide, mais il faut avouer que même avec ça, on n’a pas compris grand chose… C’est un peu compliqué pour nous tout ça ! Je vous mets la photo d’un cadran solaire :

    Visite de Jaipur et arrivée à Pushkar

    Et une vue d’ensemble de toutes ces étranges créations :

    Visite de Jaipur et arrivée à Pushkar

    On ressort, on dit encore non 234 fois à pleins de trucs… Et on arrive au palais des vents. Le palais en soit n’a rien d’extraordinaire, le plus beau est sa façade extérieure que l’on voit depuis la route :

    Visite de Jaipur et arrivée à Pushkar

    Les femmes du harem pouvait observer la rue de leurs fenêtres sans être vues.

    Mais vu que l’entrée est comprise dans le prix du ticket on est quand même allé jeter un œil dedans. C’était sympa, mais rien d’exceptionnel :

    Visite de Jaipur et arrivée à Pushkar

    Visite de Jaipur et arrivée à Pushkar

    En ressortant on achète des fruits à un petit vendeur. On repart avec notre sachet plastique, et une fillette nous aborde et montre du doigt le sac. Du coup on a partagé, elle est repartie avec un grand sourire. On a trouvé que c’était une bonne façon de faire, du coup maintenant on garde des fruits dans le sac et on en propose à ceux qui nous réclament de l’argent.

    On rentre à l’hôtel et on ne fera rien de l’après-midi, à part la sieste !! La chaleur nous fatigue beaucoup.

     

    Mercredi n’a pas été une journée très intéressante. On a juste fait un musée pas indispensable et on est parti en direction de Pushkar, à 150 kms de Jaipur. On y arrive 3 heures plus tard. Voilà la description de la ville faite dans le guide du routard : « Pushkar est une mignonne petite ville toute blanche, lovée autour d’un lac et dominée par des collines. Qu’il est bon de se promener dans cet espace quasi piétons délaissé par les klaxons ; après les grands centres urbains ça repose… »

    Bon, sur le papier ça donne envie, ça peut faire du bien de se poser au bord d’un lac, sans le bruit des voitures… Mais en réalité la ville est moche, ça pue la merde, c’est très sale, il y a pleins de vaches, de cochons, de chiens, le lac est très moche et très sale… Voilà la photo :

    Visite de Jaipur et arrivée à Pushkar

    On a quand même vu un joli temple, mais on n’a pas pu rentrer dedans :

    Visite de Jaipur et arrivée à Pushkar

    Une autre chose qui est aussi décrit dans le guide : « On viendra sans doute, à un moment de votre visite, vous mettre des pétales de fleurs dans la main. Refusez catégoriquement cette offre ! C’est une pure arnaque qui peut vous coûter très cher. Une fois sur la rive et très entouré, on ne vous laissera pas ressortir sans une offrande qui peut grimper au dessus de 1000 roupies… »

    Et effectivement, 3 fois des hommes nous ont attrappé la main pour qu’on prenne leur p****** de pétales. Alors autant quand un vendeur de babioles veut te vendre quelque chose, tu dis non en souriant, mais là ça ne fait pas rire du tout ! On a du élever la voix pour qu’ils nous lâchent, sinon ils ne partaient pas !
    Notre chauffeur nous a dit aussi que cette ville était une plaque tournante pour la drogue. Du coup si quelqu’un nous propose spontanément à boire ou à manger, il faut refuser. Ils mettent de la drogue et attendent que ça fasse effet pour te dépouiller de tout ce que tu as sur toi…

    Et c’est comme ça dans chaque ville où on passe. Faites attention à ci, ne faites confiance à personne, méfiez vous de ceci, ne suivez pas untel, n’acceptez pas cela, n’aller pas là… Voilà à quoi ça ressemble l’Inde. Bon après, tous les indiens ne sont pas comme ça, mais quand tu visites t’es tout le temps sur tes gardes, tu ne sais pas si les « hello » sont innocents où s’ils attendent quelque chose de toi.

    Enfin, on compte les jours avant de partir d’ici, parce que vraiment on ne se sent pas du tout à l’aise…


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  • Nouvelle journée en Inde. Allez, on y croit, ça va bien se passer ! On se lève à 7 h, on quitte notre super hôtel et on retrouve notre chauffeur. Première étape, retirer de l’argent. Pas si facile que ça en Inde, en plus, comme nous explique notre chauffeur, hier c’était dimanche, alors tous les distributeurs sont vides. On a du en faire 3 avant de pouvoir retirer.

    Bref, après 1h de route, on arrive à la cité de Fatehpur Sikri. On n’a même pas encore mis le pied en dehors de la voiture qu’il y a déjà plusieurs guides autour de nous. On sort donc, on se fait aborder par les guides, un nous fait voir la carte, nous explique ce qu’il y a voir pendant que 15 hommes qui se trouvent derrière nous, nous fixent sans qu’on sache pourquoi… Après plusieurs minutes de discussion, on décide de prendre un guide, c’est pas trop cher. La cité à l’air grande, on n’a pas envie de regarder des trucs sans savoir ce qu’on voit, sinon on passe à côté de pas mal de choses et on ressortira déçu.

    On commence à partir avec notre guide pour aller prendre le bus qui nous emmène à l’entrée et on se fait aborder par un vendeur de bijoux : « Bonjour, vous venez d’où ? J’ai une boutique, après la visite tu viens acheter ?... » On lui répond peut-être, on verra bien… On monte dans le bus, on roule 2 minutes et on entre dans la cité.

    La première partie que l’on voit est une place ou était rendue la justice. Le roi était assis sur son trône dans le bâtiment que vous voyez. Vous vous en doutez, les sentences n’étaient pas les mêmes que pour nous. Si quelqu’un était désigné coupable, il était jeté au milieu des éléphants et ceux-ci décidaient ou non de le piétiner jusqu’à la mort…

    Fatehpur Sikri

    On arrive ensuite dans le palais du parlement :

    Fatehpur Sikri

    L’intérieur est vraiment joli :

    Fatehpur Sikri

    L’empereur se tenait au centre et ses ministres étaient sur les 4 côtés. On ne se rend pas bien compte sur la photo, mais toutes les pierres sont travaillées minutieusement. Le pilier principal a été taillé dans une seule et unique pierre, et il mélange des motifs chrétiens, musulmans, bouddhistes…

    Le bâtiment au premier plan est une école, exclusivement pour les filles car elles n’avaient pas le droit de sortir de l’enceinte de la cité. Et le bâtiment derrière servait pour les audiences privées avec le roi.

    Fatehpur Sikri

    On voit bien la minutie du travail de la pierre :

    Fatehpur Sikri

    Fatehpur Sikri

    La cour et le jardin où ils venaient pour jouer, regarder des spectacles…

    Fatehpur Sikri

     A un moment on croise un groupe d’hommes, ils nous fixent puis font demi-tour et nous suivent. Ils interpellent notre guide, notre guide fait non de la tête, mais ils continuent à nous suivre. Ils reviennent vers notre guide, appareil photo à la main. Notre guide nous explique qu’ils veulent faire une photo avec Aurélie. Autant poser tous les deux avec des familles souriantes, entourés d’enfants ne nous gênent pas, autant faire poser Aurélie au milieu de tous ces hommes nous emballent déjà beaucoup moins. Mais vu qu’ils nous suivent depuis un bon moment, on préfère céder pour qu’ils nous laissent tranquille. Par contre c’est à nos conditions. On pose tous les deux, et quand le gars souhaite prendre Aurélie par la taille c’est niet, c’est moi qui tient ma femme dans mes bras ! Je ne pense pas qu’on ait été très souriant sur leurs photos… Bref, après quelques photos ils s’en vont. On demande à notre guide pourquoi ils font ça ? Parce qu’ils trouvent qu’Aurélie est très jolie (ce qui est vrai…) et qu’ensuite ils peuvent montrer la photo à leurs copains en disant que l’occidentale avec eux est leur petite amie… On a mis leur plan en l’air en posant tous les deux, mais tant pis. Vraiment, mais vraiment on n’arrive pas à s’habituer à ça. On sent la différence de culture, ça me viendrais jamais à l’idée de faire ça en France…

    Enfin, on continue notre visite dans la joie et la bonne humeur !!
    Voilà un bassin, le roi était bien sur au milieu de l’eau sur son trône :

    Fatehpur Sikri

    On a vu aussi la pièce où il dormait, son lit est en hauteur et il doit bien faire 4 mètres par 3. Mais, soit disant il y dormait seul, mais il y a pleins de passages secrets pour que ces maitresses puissent le rejoindre… Je ne mets pas de photo, ça ne donne rien.

    Le palais de sa femme chrétienne, tout petit :

    Fatehpur Sikri

    Voici le palais le plus grand et le plus important du palais, c’est ici que vivait sa femme hindoue. C’était sa préférée car elle réussit à lui faire un héritier ! Et surtout il y avait toutes ces maitresses préférées. Imaginez un peu si on pouvait faire pareil… Je rigole bien sur !

    Fatehpur Sikri

    Fatehpur Sikri

    Fatehpur Sikri

    Voilà pour la première partie, on se dirige vers la partie religieuse, on entre dans le temple où se trouve la mosquée, il y a beaucoup plus de monde, aucun touriste… Heureusement qu’on est avec un guide. On se dirige vers la porte, on essaye de nous vendre des cartes postales, des bracelets, des colliers… On rentre enfin dans le temple, qui est vraiment beau :

    La « porte sublime » :

    Fatehpur Sikri

    La mosquée :

    Fatehpur Sikri

    On n’est pas resté longtemps, on ne sait pas senti à l’aise, trop de monde, on sent les regards braqués sur nous, tous les gamins qui essayent de nous vendre des babioles… Des hommes ont redemandé une photo avec Aurélie, cette fois notre guide a fait barrage. Et pourtant on est dans un temple religieux… Notre guide sent bien que ça nous plait pas, on retourne assez vite au bus. On attend un moment dans le bus qu’il y ait plus de monde pour partir, on aurait encore pu acheter 350 cartes postales, 245 bracelets, 150 petits éléphants…
    On arrive au parking, on descend du bus et notre guide nous dit : « vous avez dit que vous iriez voir la boutique de mon ami, alors on va faire un tour… ». Ah bon, on a dit qu’on irait ?? J’ai pas le souvenir moi ! Bref, on fait un tour de sa boutique en 24 secondes et on ressort. Des petits éléphants en marbre c’est joli, mais ça ne sert pas à grand-chose ! Et surtout ça fait lourd dans le sac à dos !

    On retrouve notre chauffeur (l’homme le plus souriant du monde…) et c’est parti pour 3h de route en direction de Jaipur.

    On arrive dans l’après-midi, la ville est vraiment moche, c’est sale, il y a du monde partout… Bref, une ville indienne ! Notre chauffeur nous trouve un bon hôtel, un peu cher mais on est bien, c’est le principal. On se repose un moment, on mange au resto de l’hôtel et on tente même une sortie dans la ville en pleine nuit. En fait, on est juste allé acheter de l’eau à 30 mètres de l’hôtel, mais c’est déjà pas mal, on progresse !

    Demain visite de la ville et du fort d’Amber.

    PS : merci pour tous les mails reçus de nos familles qui s’inquiètent pour nous, mais ça va mieux, on commence à s’habituer à tout ça, même si ce n’est toujours facile.

    PS d’Aurélie :

    Vous êtes nombreux à nous avoir envoyé un message pour me suggérer de m’habiller différemment, donc petit point vestimentaire.

    On a découvert que les saris traditionnels des femmes cachaient finalement peu leur corps. Il est composé d’une « brassière », d’une jupe et d’une étole. Mais entre la brassière qui s’arrête juste sous les seins et la jupe il n’y a rien, on voit tout leur ventre. Donc on n’est pas dans une culture où il faut cacher chaque centimètre carré de la peau de la femme.

    Pour autant mes tenues sont loin d’être impudiques, le short m’arrive au niveau des genoux, et mes débardeurs couvrent le ventre. J’en ai un qui était peu être « un peu » décolleté, du coup j’ai changé pour en mettre en autre, mais je me suis dit que la couleur était trop voyante. Du coup j’ai essayé de mettre un tee-shirt, mais c’était pareil. Et comme il faut plus de 40°, ça va être retour aux débardeurs !

    On sent que les regards des hommes sont envieux, les relations hommes/femmes dans ce pays ne sont pas faciles, il y a des tabous, les mariages sont encore souvent arrangés. Par contre on est moins confronté à des regards méprisants ou méchants comme j’avais eu à Delhi. On s’est souvenu après que les hommes qu’on avait croisés à ces moments là étaient habillés différemment de la plupart de ceux qu’on croise actuellement, signe d’appartenance à une religion pas très tolérante envers les femmes…

    Bref, même si ce n’est pas très agréable, je préfère provoquer l’envie que la haine, donc on vit mieux les dernières rencontres avec les hommes.

    Quand au fait de se tenir la main, franchement j’ai ai besoin. On ne s’embrasse pas, on ne se touche pas, on ne se fait pas de câlins, alors au moins que je puisse lui donner la main ! Par contre on croise très souvent deux hommes qui se tiennent par la main. On ne sait pas si c’est une revendication homosexuelle, ce qui nous semble quand même vachement courageux, où si c’est un geste anodin ici. On va creuser la question.


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  • Tous les articles ne sont pas faciles à écrire. Parfois on est fatigué, parfois on n'a rien à dire, et puis parfois, comme ce soir, on ne trouve tout simplement pas les mots. Mais je me force à écrire, parce que ça permet de faire le point, de prendre un peu de recul.

    Pourtant la journée commençait bien. Réveil à 5h30, on veut aller voir le Taj Mahal à l'ouverture à 6h. On est à 5 minutes à pieds, il suffit de traverser un petit parc, il n'y a presque personne. Et pourtant c'est déjà éprouvant. Pour moi surtout. Parce qu'en Inde il ne fait pas bon être une femme. Les regards que portent les hommes sur moi sont difficiles à soutenir. Pourtant j'ai voyagé en Argentine, où j'ai été longuement matée et reluquée, j'ai voyagé au Vietnam où on m'a peloté les fesses, mais ce que je découvre ici, je ne m'y attendais pas, et je n'étais pas préparée. Les hommes me regardent avec un regard de mépris insupportable. Est-ce parce que je suis femme ? Est-ce parce que je suis occidentale ? Est-ce parce que je suis touriste ? Est-ce parce que je suis en débardeur ? Est-ce parce que j'ose les regarder et leur sourire ? Surement un mélange de tout ça. Je ne sais pas ce que je représente à leurs yeux, ce qui me vaut ces regards chargés de reproches, mais dans ces cas là je baisse les yeux et je m'accroche à la main de Nico comme à une bouée de sauvetage. Il m'aura fallu moins de 48 heures pour comprendre qu'ici je ne suis pas l'égale de l'homme. Je ne suis pas grand chose. Un morceau de viande pour certains. Quand des hommes marchent à 5 mètres devant moi, que l'un se retourne, qu'il me dévisage froidement, puis qu'il fait signe à son copain de me regarder, qu'ils s'arrêtent et discutent en m'observant sous toutes les coutures, dans ces cas là même la main de Nico ne suffit plus à me rassurer. J'aimerais être invisible, me cacher sous un long voile. D'ailleurs c'est ce que font certaines indiennes... Dans les files d'attente, il y a une ligne pour les femmes et une ligne pour les hommes. Ca évite les mains trop baladeuses. Séparer les femmes pour les protéger des hommes. Les couvrir pour qu'elles n'aient plus à subir ces regards avides. Je crois que je viens de découvrir à quel point j'aime la France...

    On est quand même arrivé au Taj Mahal. On essaie de faire le vide et de profiter de ce moment qui nous faisait rêver, de cette image de carte postale. Nous n'avons pas été déçu, le Taj Mahal est somptueux. On ne va pas vous faire l'historique (surtout qu'on ne s'est pas trop penché sur la question), disons juste que c'est un mausolée construit par Shah Jahan en l'honneur de sa femme, morte en mettant au monde leur 14 ème enfant.

    On le découvre au petit matin, l'endoit est calme. On passe devant une grande porte, on se dit qu'on ira de ce côté là plus tard, on veut voir en priorité le Taj. Sauf qu'en y regardant de plus près, on se rend compte qu'à travers cette porte on voit du blanc, comme un bâtiment en marbre... On sourit, c'est agréable parfois de venir visiter sans guide, sans avoir préparé, sans vraiment savoir ce qu'on va voir. Ca permet ces petites surprises, cette impression d'avoir "découvert" le Taj (c'est bête je sais bien, mais c'était mon premier sourire du matin, il était important !).

    Agra : entre merveilles et misère

    Du coup on franchit cette grande porte, et plus on avance plus on le découvre. Mon regard est hypnotisé. Nico m'indique un panneau d'explication sur la gauche mais je m'en fiche, je ne veux pas décoller les yeux du Taj. Plus on s'approche plus on prend conscience de sa taille, jusqu'à le découvrir dans son ensemble, c'est absolument splendide : 

    Agra : entre merveilles et misère

    On y est à la bonne heure, il y a peu de monde, on peut faire une pause photo : 

    Agra : entre merveilles et misère

    On s'approche, il est aussi beau de près que de loin. Les personnes sur la photo aident à prendre conscience de la taille du mausolée !

     

     Agra : entre merveilles et misère

    On l'a pris en photo sous toutes les couture, comme vous vous en doutez :

    Agra : entre merveilles et misère

    Agra : entre merveilles et misère

    Agra : entre merveilles et misère

    Chaque détail est beau et vraiment travaillé, même si de loin on ne s'en rend pas compte, seul le blanc ressort : 

    Agra : entre merveilles et misère

    Agra : entre merveilles et misère

    A l'intérieur les photos sont interdites, mais de toute façon il n'y a pas grand chose. On y trouve une grande pièce avec les deux cercueils (qui en fait sont vides), mais le batiment est bien plus intéressant à observer de l'extérieur.

    Sur les côtés se trouvent deux bâtiments (dont une mosquée), dans les mêmes tons que la porte qu'on a emprunté pour arriver : 

    Agra : entre merveilles et misère

    On ressort en milieu de matinée, il commence à y avoir foule. On retourne rapidement dans la chambre, on a rendez-vous avec notre chauffeur à 13h. Le temps de se reposer un peu et d'aller manger au restau. On discute, on essaie de positiver, on parle des prochaines visites, mais cette fois c'est Nico qui craque, entre le poulet et les lentilles. Les serveurs ont la délicatesse de nous laisser tranquille, un homme qui pleure ils ne doivent pas voir ça souvent. Nico aussi est atteint par les regards qui se posent sur moi, par ce qu'on voit et ce qu'on vit depuis deux jours, et il appréhende les visites de l'après midi. Pas envie de sortir dans la rue, pas envie de voir du monde. Cette fois c'est moi qui console et qui rassure, heureusement qu'on a trouvé le bon timing. On cherche des solutions, on essaie de mettre des mots sur notre malaise, c'est encore confus. On décide de faire les deux visites qu'on souhaite cette après midi, et de prendre une décision ce soir.

     A 13 heures on retrouve notre chauffeur, peut-être un poil plus souriant que la veille. On monte en voiture, la circulation est encore chaotique. A un feu rouge, un garçon vient toquer à la fenêtre pour nous demander de l'argent. Notre chauffeur nous dit de ne pas ouvrir, un agent de police est posté au carrefour, si on ouvre la portière on aura une amende car on "bloque le trafic". On continue la route, je me replonge dans mes pensées. On ralentit, il y a un attroupement, Mitha nous dit "tiens, quelqu'un est mort". Sur un ton tellement détaché, comme si la vie et la mort n'avaient aucune importance, comme si un accident n'était qu'une broutille. Par la fenêtre je vois des mendiants, des vendeurs de babioles partout, des estropiés... Au bord de la route j'aperçois deux bébés, ils ne doivent même pas avoir deux ans, ils sont nus, posés sur le trottoir. Ca me retourne l'estomac. Moi qui était en train de me dire qu'il était dommage de ne pas à avoir un chauffeur plus souriant, que le regard des hommes sur moi était difficile, je me prends en pleine cette figure une réalité qui m'effraie. De l'autre côté de ma vitre, juste là, des gens meurent, des enfants souffrent. Comment puis je me préoccuper de moi et de mes soucis alors que ce qui se passe là est si horrible. Est-ce que je n'ai aucune humanité ? Suis-je égoïste à ce point ? Je ne comprends pas. Je suis au bord des larmes, je regarde Nico qui est aussi fragile que moi, je ne peux pas craquer maintenant. Alors je serre les dents, et je me dis que je veux juste me protéger, parce que là ça fait trop d'un coup. C'est ça qui me pèse depuis qu'on est arrivé en Inde. Et je comprends pourquoi le seul endroit où l'on se sente bien c'est la chambre d'hôtel. Parce que là on peut remettre ses oeillères. Et ne plus penser à ce qui se passe dehors. Et quand on est forcé de regarder, on a honte d'avoir une seule envie : fermer les yeux. 

    On arrive à notre première visite, le "baby taj" et cet endroit sera une vraie bouffée d'oxygène pour moi. Il n'y a quasiment personne, on est au calme. On croise une famille d'indiens, le père et le fils nous disent hello, la mère me fait un vrai sourire. C'est tout bête mais c'est réconfortant. Je prends conscience qu'il y a aussi des indiens très heureux, accueillant avec les étrangers,  et qu'ils s'accomodent plutôt bien des différences de richesses dans leur pays. Encore une autre réalité... Puis on commence la visite. Le "baby taj" est également un mausolée, il y a des similitudes avec le Taj qui est tout près. Voilà ce que l'on découvre :

    Agra : entre merveilles et misère

    La forme est assez semblable, mais quand on s'approche, on découvre qu'il n'est pas fait de marbre blanc, mais de mosaïques colorées : 

    Agra : entre merveilles et misère

    Tout est très fin, tout est décoré, du sol au plafond, intérieur et extérieur, tout est travaillé, c'est ravissant : 

    Agra : entre merveilles et misère

    Agra : entre merveilles et misère

    Il est aussi entouré par deux monuments de grès rouge, dont une mosquée : 

    Agra : entre merveilles et misère

    Cette découverte a été mon petit coup de coeur, décidément les monuments ne nous déçoivent pas !

    Ensuite nous partons visiter le fort d'Agra, ou "red fort". Il est nommé ainsi à cause des pierres utilisées, du grès. On prend un audioguide assez intéressant, et on se promène près de deux heures, malgré la chaleur.

    Voici l'un des palais :

    Agra : entre merveilles et misère

    A l'intérieur on retrouve le soucis des détails, la minutie : 

    Agra : entre merveilles et misère 

    Agra : entre merveilles et misère

    Agra : entre merveilles et misère

    L'empereur Shah Jahan, qui a construit le Taj Mahal pour son épouse, a été emprisonné par son fils qui a pris le pouvoir. Il est resté cloitré dans un coin du palais pendant 8 ans, jusqu'à sa mort. De là, il pouvait tous les jours observer le Taj.

    Agra : entre merveilles et misère

    Agra : entre merveilles et misère

    Agra : entre merveilles et misère

    Pris par les explications de l'audioguide, on fait moins attention à ce qui se passe autour de nous, en tout cas on essaie. On sent bien que les gens nous observent, certains nous filment, d'autres nous prennent en photo, mais de loin. Puis à un moment, on s'assoit à l'ombre pour écouter une explication. Une jeune femme se plante en face de nous, à moins de 2 mètres, dégaine son portable et prend une photo. On essaie de ne pas réagir, du coup c'est tout un groupe qui s'invite et qui sort portables et appareils. Bon, là ça devient plus difficile de se concentrer sur l'audioguide, mais avec Nico on choisit d'en rire et de rester zen. Je décide de les prendre en photo à mon tour. Toujours assise, je braque l'appareil photo sur eux, pour leur montrer que cette "intrusion" n'est peut-être pas très agréable : 

    Agra : entre merveilles et misère

    Mais mon initiative déclenche un cri de joie, et on est rapidement entouré par près de 20 personnes ! Ils ont cru que mon geste était une invitation, du coup maintenant ils posent avec nous, et 3 ou 4 photographes se relaient avec les appareils photos pour immortabliser tout ça. Scène complètement surréaliste, j'ai eu une drôle d'idée... Tout est fait dans la bonne humeur, mais pour le coup c'est une vraie différence culturelle, je ne crois pas qu'on s'habituera. Au bout de 5 minutes on décide de se lever, parce que sinon on est parti jusqu'au bout de la nuit !

    On finit la visite, on découvre d'autres matériaux que le grès, c'est agréable de changer un peu de décor : 

    Agra : entre merveilles et misère

    On rentre à l'hotel, encore un bon restau le soir, le moral revient peu à peu. Mais on choisit quand même de modifier notre programme. Notre chauffeur nous accompagne à travers le Rajahstan jusqu'au 11 juillet, ensuite on avait prévu de se débrouiller seul en train pour rejoindre un temple au nord du pays. Sauf qu'à présent on a beaucoup moins envie de se débrouiller seul. Du coup on va essayer de modifier la date de nos billets d'avion afin de quitter l'Inde le 12, direction la Jordanie.


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  • Ca y est, on a cru qu’on n’y arriverait jamais, mais on est enfin arrivé en Inde. On a atterri dans la nuit de jeudi à vendredi, bien fatigué. Un chauffeur envoyé par notre hôtel nous attendait à l’aéroport comme prévu. Vu qu’il était 2h du matin, on n’avait pas envie de s’embêter à trouver un transport en débarquant. Notre chauffeur est super sympa, on discute de tout et de rien avec lui, il nous propose de faire un tour de la ville demain avec lui, mais il ne faut pas en parler à l’hôtel, puisqu’il nous propose de le rémunérer directement, sans passer par l’hôtel… On comprend bien qu’il veut qu’on soit discret, pas de problème. Il souhaite bosser à son compte et comme nous payerons au final moins cher puisqu’il n’y a pas d’intermédiaire, tout le monde y gagne. Bref, il est presque 3h quand on arrive à l’hôtel, on n’a qu’une idée en tête : se coucher, on verra le reste demain. Bonne surprise, l’hôtel est bien, la chambre est simple mais c’est propre et au calme. Par contre la traversée de Delhi en pleine nuit nous a tout de suite mis dans l’ambiance, des SDF partout, sur tous les trottoirs, sans même une couverture ou des chaussures…

    Après une bonne nuit de sommeil, on a décidé de faire confiance à notre chauffeur d’hier et de lui dire qu’on veut bien faire le tour de la ville avec lui. Dans l’idée, il n’y a rien de plus simple. On arrive à la réception, ils nous demandent ce qu’on a prévu pour les prochains jours, on dit qu’on veut faire le tour du Rajasthan, mais qu’on n’a pas encore vraiment décidé de quelle façon. Pas de problème, on peut vous proposer un tour ! On s’assoit au bureau, on lui dit ce qu’on veut faire, il nous sort un prix correct. On lui dit aussi qu’on voudrait acheter des billets de train pour Amritsar, mais comme par hasard il n’y a plus de place pour le jour qu’on veut. Bon, avec tout ça c’est déjà midi, on aimerait bien aller voir quelque chose aujourd’hui. Notre chauffeur est là, il tourne en rond, écoute ce qu’on demande à la réception… L’hôtel nous propose un tour gratuit de Delhi si on passe par leurs services, mais on s’est engagé avec notre chauffeur, on ne veut pas lui faire faux bond, surtout qu’il nous attend toujours dans le couloir. On part donc avec lui, mais finalement il prévient l’hôtel (c’est donc plus un secret ?), et nous voilà dans sa voiture, pas bien au clair avec tout ce qui vient de se passer. On part, on explique qu’on veut d’abord changer nos dollars en roupies et après faire une visite de la ville… Apparemment c’est pas trop compliqué comme programme.

    Mais le bourrage de crane commence. Il nous dit que le gars qui nous a dit qu’il n’y avait plus de place pour le train nous a menti, on peut aller directement à la gare, on trouvera de la place. OK, pas de problème, mais avant on veut faire du change. Il nous balade un moment dans la ville, on passe devant un « Western Union », il nous dit que c’est là, mais finalement on ne s’arrête pas. On continue de rouler, on n'a aucun point de repères dans cette ville, on essaie de comprendre où il nous emmène, les réponses sont évasives. Enfin vient la question : « Alors, vous avez décidé quoi pour le tour proposé par l’hôtel, vous prenez avec eux ? Parce qu’il faut que je les appelle pour savoir si je vous fais payer le tour de la ville d’aujourd’hui. Mais je vous les déconseille, ils vont ont menti, ils ne sont pas sérieux, moi j’ai un copain qui fait le chauffeur, on peut aller à son agence, attendez, je l’appelle… ». Bon, avec tout ça on n’a pas encore fait de change et on n’est pas près de visiter la ville. Il passe le téléphone à Aurélie, elle discute un moment avec son copain au téléphone (qui parle très bien français), il dit que c’est le meilleur, qu’il faut venir le voir à son agence… Oui, oui, peut être, on n’a pas encore décidé, on verra ça dans la journée. Ca y est, on vient juste d’arriver en Inde et on en a déjà marre… Le chauffeur nous pose enfin devant un bureau de change, mais le taux n’est pas bon du tout. Et puis on s’y sent mal dans ce bureau, on a pas mal d’argent à changer (toute la compensation offerte par Eastern China) donc on écrit le montant sur un papier pour être plus discret et ne pas sortir tous nos billets. L’employé regarde le papier, le passe à sa collègue, avec un grand sourire elle crie à l’autre bout de l’agence « eh, ils ont 574 dollars à changer ! ». Ok, on s’y est mal pris, on ne se ferra plus avoir. Bref on sort de l’agence sans avoir changé, et en se demandant s’ils vont nous faire les poches. Erreur de débutant… Du coup on cherche un autre bureau de change. Un indien nous aborde : « Suivez moi, je sais où vous pouvez faire du change, à un bon taux en plus ». Non, c’est bon, on se débrouille tout seul merci. On trouve une banque, le taux est encore pire, différent de celui qui est affiché, soit disant parce qu’il y a des taxes… On tourne un moment, le gars qui nous a abordé nous retrouve, en fait il nous a suivi, on l’ignore toujours. On retrouve notre chauffeur, on lui explique qu’on veut un meilleur taux que ça, pas de problème je vous emmène ailleurs… On remonte dans la voiture : « Alors, vous voulez prendre le tour avec l’hôtel où avec mon copain ? ». Purée mais t’as pas compris, pour l’instant on veut aller faire du change, on verra pour le tour plus tard !!!!!! Ca fait bientôt 45 minutes qu’on tourne en rond, on n’a toujours rien fait. Il nous explique que si on veut un bon taux de change il faut le faire au noir, pas dans des banques, que si on ne signe aucun papier c’est mieux, que lui il connait, il va nous aider, qu’il ne faut pas faire confiance à n’importe qui, il faut se méfier… On a toujours les dollars sur nous, beaucoup trop, on se dit qu’on est vraiment con de les avoir pris avec nous, mais en même temps la chambre d’hôtel n’est pas beaucoup plus sûre… On continue de rouler en voiture, complètement perdu dans cette ville immense, avec un chauffeur bien trop gentil pour être honnête, qui travaille soi disant à son compte mais qui est en contact permanent avec l’hôtel pour savoir où on est, ce qu’on fait, ce qu’on a décidé… On est parti de l’hôtel depuis 1 heure et quart à présent. Je regarde Aurélie, j’ai senti que ça allait pas le faire, je la vois fondre en larmes, les nerfs ont lâché. Le chauffeur se demande ce qu’il se passe, je lui dis que c’est la fatigue, elle ne se sent pas très bien, on veut juste rentrer à l’hôtel. Le chauffeur se rend compte qu’il a peut-être été un peu loin, il nous offre une bouteille d’eau pour se faire pardonner. On fait encore plusieurs arrêts, on ne sait toujours pas pourquoi, puis il nous dit qu’on peut faire du change, le taux est correct, on ne change que 200 dollars, on a juste envie de rentrer. On rentre à l’hôtel, tant pis pour la visite, on verra plus tard, on a besoin de réfléchir un peu à tout ça. Notre chauffeur tente encore une fois de nous parler de son ami et de son agence, mais là on ne répond même plus. On a besoin de se retrouver au calme, essayer de comprendre pourquoi une visite des sites touristiques de Delhi s’est transformée en virée dans les quartiers glauques de la ville, plein d’argent dans les poches et un chauffeur variant les techniques d’approches. On s’est senti complètement coincé dans cette voiture, plus maître de rien, plus en capacité de prendre une décision censée, il faut vraiment qu’on se reprenne.
    On se retrouve dans la chambre, on n’a même plus envie de sortir, on commence vraiment à se demander ce qu’on fout là ! Les 17 prochains jours risquent d’être longs. On n’a plus envie d’adresser la parole à ceux de la réception, qui n’ont qu’une envie : nous faire signer pour prendre un tour avec eux.

    La seule bonne chose de la journée, c’est la nourriture. On se fait livrer dans la chambre notre premier repas indien, un « thali », c’est un grand plateau avec des portions variées de riz, de légumes, de curry, et d’autres choses indéterminées. Bonne surprise c’est très bon, et ça ne coute rien. L’après midi Aurélie reste dans la chambre, je descends à la réception envoyer un mail à une agence qui a une bonne renommée sur internet. On se rend compte que ce pays nous paralyse complètement, on a besoin qu’on nous prenne par la main et qu’on nous chouchoute un peu, sinon on n’arrivera pas à visiter. Le gérant de l’agence « fabulousindia » nous répond très rapidement, on l’a même au téléphone, on se donne rendez-vous pour qu’il nous fasse une proposition. Bon, ça va déjà mieux, on a plus qu’à attendre 18h qu’il soit là.
    Il arrive à l’heure, on discute avec lui, il nous propose un bon prix, on décide de dire oui, on a qu’une envie c’est de partir d’ici pour faire des visites et enfin pouvoir en profiter ! Nous voilà donc partis pour un tour de 13 jours dans le Rajahstan, avec voiture et chauffeur privé.  

    Samedi matin on retrouve notre chauffeur, c’est un assez vieux monsieur, il parle bien anglais, il s’appelle Mitha. On lui dit un peu ce qu’on veut faire aujourd’hui et les prochains jours. On veut déjà commencer par voir quelques temples dans Delhi, vu qu’on n’a rien fait hier. On arrive devant le 1er, il descend avec nous de la voiture et commence à discuter : « Vous savez, quand vous allez au restaurant ou dans les hôtels, il faut donner 10% de pourboires minimum, pour moi aussi, c’est pareil il faudra me donner un pourboire à la fin, tout dépend de comment vous voulez m’aider. Mon patron vous en a parlé ?... » Bon, je crois qu’on ne va pas, mais alors pas du tout être copain. Ca fait 20 minutes que t’es avec nous et tu nous parles déjà de ton pourboire à payer dans 13 jours !!!! On se dit que les prochains jours vont être longs !!

    Enfin, on va visiter le temple : Humayun’s tomb, c’est un tombeau. On était tout seul à l’intérieur, on l’a trouvé vraiment joli, très calme, un beau et grand jardin tout autour, vraiment une bonne visite! Voilà les photos :

    Nos débuts (difficiles) en Inde...

    Nos débuts (difficiles) en Inde...

    Nos débuts (difficiles) en Inde...

    Nos débuts (difficiles) en Inde...

    On reste un bon moment à l’intérieur, on profite du calme… On retrouve notre chauffeur, on remonte dans la voiture et on lui dit qu’on veut aller voir un autre temple. « Pas de problème, tout est possible, mais surtout ne m’oubliez pas à la fin pour le pourboire… » Surtout ne pas s’énerver, surtout ne pas s’énerver… On ne répond même pas. On va à l’autre temple : Qutb Minar. Encore super joli, il y a un minaret de 72 m de haut, très impressionnant. On voit que presque toutes les pierres des bâtiments sont travaillées, le résultat est bien sympa :

    Nos débuts (difficiles) en Inde...

    Nos débuts (difficiles) en Inde...

    Nos débuts (difficiles) en Inde...

    Nos débuts (difficiles) en Inde...

    Nos débuts (difficiles) en Inde...

    Voilà pour Delhi, on remonte dans la voiture, direction Agra : 200 km soit 6h de route, je vous laisse imaginer l’état des routes et le trafic incessant !! On roule depuis un moment, on dit à notre chauffeur qu’on veut bien s’arrêter pour manger. 2 heures après lui avoir demandé de s’arrêter (plusieurs fois…), il nous pose dans un resto. En arrivant on se dit : « ça sent le GROS PIEGE A TOURISTES ! ». Et ça n’a pas manqué, les prix sont 4 fois plus élevés qu’à Delhi. On prend un plat pour 2, faut pas pousser quand même ! Le serveur insiste : « Mais le plat est pour 1 personne, vous n’en aurez pas assez » T’inquiètes, on se débrouille avec ça. Il continue : « Vous voulez à boire ? Coca, bière, eau minérale ? « Non, c’est bon on a ce qu’il faut, merci ». « Vous êtes sur ? Pas de coca, d’eau, de sprite, de bières, de café, même si tu veux je te vends ma voiture, ma maison, mon chien et même ma femme avec aussi » Je m’emballe un peu, mais on en n’est pas loin… Du coup il part en boudant. Notre plat arrive pas longtemps après et il y en a largement pour 2. En plus c’est pas mauvais, encore un thali,  on n’est pas déçu par la nourriture indienne pour le moment. On paye plus cher que ce qui est annoncé, et oui, il y a des taxes et bien sur il faut laisser un pourboire… Au final, ça fait le quintuple de ce qu’on a payé à Delhi, pour le même plat… On sent bien qu’on va adorer ce pays ! 

    On reprend la route avec Mitha, il nous fait le catalogue de tous les souvenirs qu’on doit acheter avant de rentrer en France : le marbre à Agra, les perles à Jodphur, les tapis à Jaipur… Aurélie lui dit gentiment qu’on n’est pas intéressé par du shopping. Il la rembarre en lui disant que c’est son travail de nous en parler. Eh ben parle si tu veux, mais de toute façon on n’achètera pas.

    Un petit arrêt photo à Akbar’s Tomb, très jolie :

    Nos débuts (difficiles) en Inde...

    Heureusement qu’on voit de jolis monuments !

    On arrive enfin à Agra en fin d’après midi, notre chauffeur nous dépose devant un hôtel, super chouette, propre, apparemment au calme et à 5 minutes à pieds de l’entrée du Taj Mahal. On s’y sent tout de suite à l’aise, on décide rester 2 nuits, ça va nous faire du bien. On redescend voir notre chauffeur, on lui dit qu’on a pris 2 nuits. « Mais non, il ne fallait pas faire ça, moi j’ai du payer une taxe pour rentrer dans cet état, c’est juste pour 24h, pas pour plus, il faut me parler de ce que vous voulez faire avant… » Bon, en même temps tu nous as pas adressé la parole de la journée (et pour les sourires on peut repasser aussi…), à part pour nous dire de bien penser à te donner un pourboire et aussi que si on veut acheter des souvenirs, on a qu’à te demander… 
    Le voyage « à la carte », « c’est vous qui décidez » atteint vite ses limites semble-t-il. Mais on ne se laisse pas faire, on n’a pas envie d’enchainer 4 visites plus 5 heures de route le lendemain, et après 10 minutes de discussion, c’est bon, on peut rester. On remonte dans la chambre, et on peut enfin souffler !!! La journée se termine ! On va au resto de l’hotel, qui propose des prix raisonnables cette fois ci et on remonte se coucher. L’état de la ville nous donne pas du tout envie de se promener le soir dans les rues… Ca grouille de monde, pas de trottoirs, des klaxons, ça pue parce qu'il y a de la merde partout (quand on marche dedans avec les deux pieds ça porte chance aussi ?), il fait une chaleur suffocante, on est dévisagé en permanence, aucun sourire en retour... On se couche de bonne heure, demain on va au Taj Mahal à l’ouverture !


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  • 1)   Nos préjugés :

    Le Taj Mahal, des lieux enchanteurs aperçus dans diverses émissions de télé, une foule impressionnante, beaucoup de pauvreté. Un choc culturel décrit par de nombreux touristes.

     

    2)  Après la lecture du guide de voyage :

    Un guide qui s’est lu très facilement, car de nombreux noms nous disaient quelque chose. De plus, à cause de la mousson, nous avons d’office éliminé l’inde du Sud, qui de toute façon nous intéressait moins. 

     

    3)  Alors finalement, pourquoi on y va ?

    Encore un incontournable, on s’est pas posé la question !

     

    4)  Quel itinéraire ? Combien de temps ? Comment ?

    Nous atterrissons à Delhi, et nous prenons le temps de visiter cette ville riche : la Jama Masjid (plus grande mosquée), le mausolée d’Humayun, le red fort seront nos incontournables. On pourra ajouter des jardins, des tombeaux, des temples, des musées… Nous nous promènerons également dans New Delhi, la capitale administrative. Nous y verrons aussi des églises, et peut-être aussi le musée du rail.

    Nous voudrions aller vers le Nord, voir le magnifique temple de Amristar, mais c’est juste à côté de la frontière avec le Pakistan, donc on verra suivant les tensions du moment.

    Puis on commence le « tour touristique » : Bikaner, Jaisalmer, Jodhpur, Udaipur,  Jaipur, Amber, Bondi, Agra et le Taj mahal, Fatehpur Sikri.

    Nous resterons sur place 18 jours, et nous nous déplacerons en transport locaux. On aurait aimé prendre un chauffeur privé, comme on l’avait fait à Bali, mais cette fois on n’est plus en voyage de noce, et le budget n’est pas le même !   

     

    Edit : Depuis qu'on a commencé notre voyage, on s'est rendu compte que la plus grande source de fatigue étaient les trajets entre les villes. Du coup, on est arrivé en Inde quand même pas très serein… Les retours d’autres voyageurs montrent que c’est un pays compliqué, et on s'est dit qu'on n'avait pas le courage de mettre notre énergie dans les réservations de trains, les trajets jusqu’à la gare, l’attente, le départ au milieu de la nuit, les compartiments prévus pour 6 où on est finalement 9, la saleté, l’insistance des chauffeurs de tuk-tuk à l’arrivée, les entourloupes continuelles sur les prix… On s'est dit qu’un chauffeur nous permettrait quand même de vraiment profiter de nos visites, de découvrir plus tranquillement… Et on a décidé de se faire plaisir, la compensation financière de China Eastern nous paie la totalité des 13 jours de voiture avec chauffeur !


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