Journée découverte, on part visiter les ruines de My Son. Situées à environ 30 kilomètres de Hoi An, on s’y est rendu en bus. En chemin on a croisé un bus en panne sur le bord de la route, du coup on a récupéré une dizaine de touristes.

Avant d’attaquer le texte, une petite photo pour que vous ayez une idée globale :

On a eu la chance d’avoir un très bon guide, on comprenait parfaitement son anglais, et je vais essayer de retranscrire ce qu’il nous appris.

Les temples de My Son (« my son » signifie « la beauté de la montagne ») ont été construits dès le 6ème siècle, mais ils étaient en bois et ont donc été détruits. Les vestiges que l’on admire aujourd’hui datent plutôt des années 1 000. C’est la civilisation « cham » qui les a édifiés. Le royaume du champa s’étendait au sud du Vietnam, et regroupait des descendants d’indonésiens et de polynésiens.

Le site de My Son n’était pas la « capitale » du royaume mais étant un lieu symbolique et spirituel, il rassemblait près de 80 monuments, pour la plupart des temples. Mais les Cham ont subi des attaques venant du nord, la Chine actuelle, et ont abandonné le site vers le 15ème siècle. Les vestiges ont été découverts par hasard par un français (au temps de la colonisation) au 20ème siècle. Les temples étaient alors splendides, certains atteignant 30 mètres de haut !

Les français se sont servis, ils ont décapité toutes les statues et ont ramené les têtes en France, elles sont aujourd’hui exposées au Louvre. Mais ce n’est pas nous qui avons détruit le site, ce sont les américains. Lors de la guerre, My Son était un refuge pour les Vietcong, les bombardements ont donc été très intenses, détruisant irrémédiablement la plupart des temples. C’est assez impressionnant de se promener au milieu de ces cratères gigantesques :

On a pu observer des bombes américaines qui n’ont pas explosées (désamorcées aujourd’hui !)

La grande interrogation à propos de ces temples concerne la construction. En effet ils sont tout en brique, mais entre les briques il n’y a aucun mortier. A ce jour les archéologues ne savent toujours pas comment ils ont réussi à faire tenir de tels édifices simplement en empilant des briques. Ils pensent qu’ils appliquaient peut-être une couche de résine issue des arbres directement sur les murs, mais ça n’explique pas tout. En tout cas le résultat est étonnant. Voilà un mur construit il y a plus de mille ans :

Et voilà un mur qui a été restauré il y a 35 ans, et qui déjà ne tient plus ! On voit bien les couches de mortier, et les briques qui « s’effritent » :

On a pris plaisir à se promener au milieu des ruines, le guide nous faisant remarquer de nombreux détails, des inspirations indiennes et mêmes romaines ! Il n’y a plus qu’une dizaine de bâtiments qui tiennent réellement debout, mais c’est vraiment beau :

C’était une visite très agréable, malgré les 38° ! Bien sûr ça n’a rien à voir avec la grandeur d’Angkor, mais on a aimé. C’était plus « personnel », on ne s’est pas senti perdu au milieu de dizaines de temples éparpillés sur des hectares, on n’a pas été sollicité en permanence, la forêt n’a pas été décimée pour créer d’immenses parking à taxis… Ici on a juste pris le temps de regarder les quelques ruines qui s’offraient à nous, accompagnés par un guide compétent, dans un joli cadre... Ca restera un très bon souvenir.